Le cauchemar Dior qu’a réveillé Galliano

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un article sur Françoise Dior car le temps que je pose la video de l'INA ICI, elle avait disparu du site source. Sans doute ont-ils du recevoir des pressions pour l'enlever. Le fait est qu'elle était sur La Tribune de Genève, Fluctuat net, où j'ai trouvé la video en anglais ci-dessous, montrant le mariage vite fait de Françoise Dior avec son nazi, et remarquez que la police anglaise la protège contre la foule qui veut les lyncher...

 

 

 Et puis ICI, j'ai trouvé la video de l'INA qui est finalement sur YOUTUBE... il n'y a pas de son au tout début...

 

 

SOURCES

 

  

Nous pensons très sérieusement que celui qui a déballé la video où John Galliano dit qu'il aime Hitler parce qu'il est ivre, aurait dû s'abstenir. Car bon nombre de gens ignorait que la nièce de Christian Dior prêchait le nazisme, nous en premier. Et cela portera sûrement davantage tort à Dior qu'à Galiano. Pour la simple raison qu'il a montré au travers de son oeuvre de styliste qu'il brisait tous les tabous et toutes les frontières. De ceux qui l'aiment et le soutiennent, qui ne se souvient de son fameux défilé printemps-été 2006 où ses créations étaient portées par des beaux, des laids, des nains et des géants, des femmes fortes, des vieux, des jeunes et de son message posé sur chaque siège "le droit à la mode pour tous" car "tout le monde est beau". Ces quelques mots valent mieux qu'un discours.

 

Galliano, ce n'est pas qu'une excentricité et d'ailleurs il a le droit d'être excentrique. Surtout dans son métier. Qui cela dérange, à part les coincés et les mesquins ? Quand on connait l'homme et sa carrière, on trouve ce tapage un peu déplacé. Tapage qui n'a qu'un seul but : nuire. Mais il est vrai qu'ici, la nuisance, ce n'est pas ce qui manque. Franchement, si l'on devait porter plainte contre tous les gens saouls qui disent n'importe quoi, on n'en finirait plus. Mais plutôt que de faire preuve d'intelligence et de se poser les bonnes questions, il est plus facile d'être procédurier. C'est dans l'air du temps, on le voit bien. Certains avocats ne risquent pas de se retrouver au chômage, c'est sûr ! Au moindre mot de travers, à la barre ! Mais où va-t-on ?

 

John Galliano a beaucoup payé de sa personne pour arriver là où il en est. Ce ne fut pas un long fleuve tranquille comme tous les fils à papa à qui les affaires tombent toutes cuites. Il s'est forgé à la force du poignet. Avec son seul talent. Lorsqu'il a débarqué en France, il avait dix balles en poche. Et un défilé à faire. Qu'il a fait. Et pour l'aider les plus grands mannequins lui ont prêté leur concours sans lui demander un centime. Parce que Galliano, avant d'être un nom, c'était un homme que tout le monde aimait pour sa gentillesse et sa simplicité. L'enfant pauvre n'a jamais oublié d'où il venait. Nous vous poserons une série de videos sous-titrées en français et vous verrez sa vie de A à Z.

 

Peu importe que Dior lui ferme sa porte. Ceci n'est qu'une épreuve qui va permettre à John de prendre du recul. Et de se ressourcer. Car quand une icône se retrouve seul dans un bar à noyer son chagrin, c'est qu'il y a forcément une fêlure quelque part. Voilà où il fallait poser son doigt au lieu d'aller au commissariat.

 

 

 

 

 

Le cauchemar Dior qu’a réveillé Galliano

 

 

par Michel Soudais

 

 

 

 

Les propos antisémites tenus par John Galliano, le directeur artistique de Christian Dior, ont certainement rappelé de mauvais souvenirs au sein de la célèbre maison de couture. Car bien avant que le couturier anglais supervise l’ensemble de l’activité femmes du groupe, la marque a eu à pâtir des activités politiques tapageuses d’une nièce de son fondateur, Françoise Dior. Son slogan à elle était plutôt « Dior J’Adolf ».

 

 

Françoise Dior en 1966.

 

Cette « fille à papa » née en 1932 était, au milieu des années 60, Liaison Officer de la World Union of National Socialists (WUNS). Elle avait été mariée à un Comte dont elle divorça pour épouser en octobre 1963 le chef des fascistes anglais, Colin Jordan. Auprès de lui elle fera bénéficier de son nom prestigieux et de sa fortune une « internationale » néo-fasciste. La WUNS avait pour « chef mondial » Lincoln Rockwell, leader de l’American Nazi Party ; un siège international installé en Virginie, aux Etats-Unis. Mais c’est sous la direction de Colin Jordan qu’elle menait l’essentiel de ses activités en Europe occidentale. La WUNS « se disait national-socialiste, son symbole était la croix gammée, l’objet de son admiration était Hitler, la SS lui servait de modèle et d’idéal », écrit Joseph Algazy dans un ouvrage d’où je tire et cette photo et mes informations [1].

 

Un accord passé à Londres le 12 avril 1965 [2] entre un groupuscule français, le Parti prolétarien national-socialiste de Jean-Claude Monet, et la WUNS représentée par Françoise Dior-Jordan stipule que cette dernière était chargée d’assurer « les liaisons entre les sections anglo-saxonnes », « le camarade Monet » se chargeant « des sections latines et celtiques de l’organisation ». Le même accord mentionne le versement à Jean-Claude Monet par Françoise Dior de 200.000 francs [3] « pour usage tactique ».

 

Françoise Dior ne se contentait pas de financer ses amis politiques. Elle était aussi une activiste sachant utiliser les médias pour sa cause. Le 4 juin 1965, elle est condamnée, par défaut, par la 17e chambre correctionnelle de la Seine à 4 mois de prison ferme pour avoir collé des tracts de propagande fasciste sur les murs de l’ambassade britannique à Paris. Un an plus tard, elle est arrêtée en France. C’est semble-t-il à ce moment-là que, reconnue par des reporters photographes elle pose faisant le salut nazi et portant une croix gammée en sautoir ; commentant son emprisonnement, elle déclare : « Je ne suis pas mécontente de la prison, la cause a besoin de publicité. »

 
Plus tard, comparaissant devant le tribunal britannique d’Old Bailey sous l’inculpation d’avoir fomenté l’incendie de synagogues londoniennes, elle reconnut avoir déclaré au cours d’une réunion du parti nazi britannique : « Ne vous en faites pas, un jour les synagogues seront brûlées. Mais ce sera fait régulièrement, en application d’une loi du Parlement... Quand tous les Juifs auront été déportées par suite d’un accord international vers leur propre pays, les synagogues seront brûlées et je me réjouirai de les voir brûler. »

 

John Galliano, dans ses délires, n’a rien inventé.

 

 

Notes

[1] Joseph Algazy, La Tentation néo-fasciste en France, 1945-1965, Fayard, 1984.

 

[2] Une copie figure dans l’ouvrage d’Algazy.

 

[3] Ce qui correspond grosso modo à l’équivalent aujourd’hui en euros.

 

Sources Politis

 

Posté par Adriana Evangelizt

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