Situation précaire pour les journalistes étrangers présents en Egypte

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 

 

 

Situation précaire pour les journalistes étrangers

 

présents en Egypte

 

 

 

Ils ont été des dizaines à être agressés ou arrêtés depuis mercredi...

 

Depuis mercredi et l’entrée en scène des manifestants pro-Moubarak dans la bataille, les journalistes internationaux présents au Caire ont connu deux journées extrêmement tendues entre arrestations, molestations, intimidations, confiscations ou destructions de matériel. Alors que les choses semblent aller mieux ce vendredi, le traumatisme reste important pour les envoyés spéciaux, la plupart étant sur le départ.

 

C’est le cas de plusieurs équipes françaises dont celles de France2 et d’Arte, d’après le journaliste de Télérama, Nicolas Delesalle, qui rentrera en France avec elles samedi, souvent sous l’impulsion de l’ambassade de France. Les autorités consulaires ont recours à des changements d’hôtels suivie d’une exfiltration pure et simple du pays afin de protéger les journalistes français.

MAM hausse le ton

«Une vingtaine d’entre eux sont en ce moment même en sécurité dans un hôtel de la ville, en lien constant avec notre ambassade», indiquait jeudi Michèle Alliot-Marie, «particulièrement attentive» à leur situation. Ce vendredi matin, l'ambassade de France en Egypte a «procédé au transfert de ceux qui le souhaitaient vers un autre établissement hôtelier», a précisé le Quai d'Orsay.

 

La ministre des Affaires étrangères a par ailleurs condamné «fermement les incidents inacceptables, qui ont mis en cause la sécurité de plusieurs journalistes français (TF1, France 2, BFMTV, France 24, Le Monde)» et demandé «instamment aux autorités égyptiennes de faire cesser ces agissements inacceptables, d’assurer la sécurité et la liberté d’exercice de la presse et de restituer leur matériel aux journalistes».

Trois journalistes de TF1 libérés

Conséquence directe ou pas de l’intervention diplomatique française, trois journalistes de TF1 arrêtés jeudi ont été libérés au cours de la nuit qui a suivi. «Ils ont été arrêtés jeudi matin alors qu’ils ne tournaient pas, ils étaient en voiture. Ils ont été emmenés les yeux bandés puis interrogés», a indiqué ce vendredi sur Europe 1 Catherine Nayle, directrice de l'information à TF1. «Ils n'ont pas été molestés, ni frappés, mais il s'agissait clairement d'intimidation. Ils n’étaient pas les seuls, il y a avait aussi des journalistes de CNN», a-t-elle ajouté.

 

«La situation évolue en permanence et nous sommes informés de l'arrestation de journalistes travaillant pour le Figaro et Magneto Presse, tout comme d'un membre d'Amnesty International. Notre ambassade a aussitôt saisi ses interlocuteurs égyptiens», a rapporté ce vendredi le Quai d'Orsay. «Les journalistes français sont libres de leurs mouvements, mais nous renouvelons à leur intention nos conseils d'extrêmes prudence et vigilance», a-t-on ajouté.

Pro et anti-Moubarak à l’origine des violences

Sur leur site, ABC News et Reporters sans Frontières ont établi une liste des journalistes ayant été pris à partie depuis mercredi. D’après le dernier décompte de l’association, il y aurait eu 26 journalistes agressés, 19 arrêtés ou kidnappés, 3 sans nouvelles et 1 dans le coma.

 

D’après Frédéric Encel, enseignant à l’Ecole supérieur de gestion et co-auteur de Regards croisés sur le Proche-Orient (Editions Yago), les violences à l’égard des étrangers et notamment des journalistes ont été commises par des pro-Moubarak mais aussi des anti. Les premiers reprochent à l’Occident d’être «en train de lâcher Moubarak», à commencer par Barack Obama. Les seconds «considèrent que les étrangers sont responsables de la main mise du pouvoir sur le pays et qu’ils se contenteraient d’un nouveau régime dictatorial».

 

Corentin Chauvel (avec C.F.)
Sources : 20 MN
Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans REVOLUTION DES PEUPLES

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