La face cachée du Ku Klux Klan

Publié le par Adriana EVANGELIZT

La face cachée du Ku Klux Klan

Par Paul-Eric Blanrue





Fondé après la guerre de Sécession par des Sudistes démobilisés, le KKK a deux ennemis : les Noirs et le pouvoir fédéral. Et si son influence a fortement chuté, cette organisation raciste est responsable de plusieurs milliers de morts.

Même s'il a perdu son éclat d'antan, le Ku Klux Klan (KKK) fait toujours aussi peur. A son nom sont étroitement associées des images de lynchages de Noirs, de rites mystérieux et de cérémonies inquiétantes, comme celle des croix enflammées illuminant la nuit. Son histoire, entamée il y a plus d'un siècle, s'échelonne sur trois grandes périodes, qui caractérisent ses diverses mutations : les jours de gloire du Klan originel, qui prennent place juste après la guerre de Sécession (1861-1865) ; sa résurrection, tentée par des xénophobes nostalgiques durant la Première Guerre mondiale ; enfin, sa lente déchéance, amorcée depuis 1944, qui ne fait plus de lui, aujourd'hui, qu'un groupuscule éclaté en diverses branches, toutes apparentées au mouvement White Power (Pouvoir blanc), à l'instar des skinheads et des néonazis. S'il s'est vidé de sa substance originelle, le Klan reste tout de même spécifique par le secret dont s'entourent ses membres.

C'est dans un Sud ruiné (260 000 de ses fils sont morts au combat), humilié par les nordistes et ravagé par le chômage, que naît le Klan, au sortir de la guerre de Sécession. Le 24 décembre 1865, à Pulaski (Tennessee), six vétérans de la Confédération, John C. Lester, James R. Crowe, John B. Kennedy, J. Calvin Jones, Richard R. Reed et Frank O. McCord, inaptes à reprendre le cours d'une vie normale, montent une association secrète destinée à lutter contre l'égalité civique des anciens esclaves noirs, telle que la promeuvent, depuis janvier 1863, les Républicains radicaux. Les comparses la baptisent « Ku Klux Klan », un nom énigmatique auquel l'organisation doit en grande partie son succès : les deux premiers mots évoquent l'idée du cercle (du grec kuklos) et le troisième, celle du clan (du gaélique clannad), une entité tribale dont se revendiquent ces descendants d'immigrés écossais. Au début, il s'agit presque d'une farce. Les membres se déguisent avec des draps et enfourchent, la nuit, des chevaux eux aussi masqués, afin de terroriser la population noire. Ils utilisent des stratagèmes, parfois dérisoires, pour répandre la peur et reconquérir leurs droits perdus. Le Klan se développe très vite, en particulier dans les campagnes.

En 1867, les fondateurs se réunissent à Nashville (Tennessee) pour mettre un frein au développement anarchique de leur confrérie. Ils adoptent une proclamation des principes fondamentaux ainsi qu'un organigramme, qui décrit la hiérarchie et énumère les différents titres et fonctions de chacun des membres. Le dirigeant suprême est le Grand Sorcier ; à la tête de chaque Etat, dénommé Royaume, se trouve un Grand Dragon ; les districts sont des dominions, placés sous l'autorité d'un Grand Titan ; les comtés sont dirigés par un Grand Géant, dominé par le Grand Sorcier. Aux fonctions plus modestes, on trouve le Grand Moine, le Grand Scribe ou le Grand Turc. Le tout forme une structure clandestine que l'on nommera « l'Empire invisible ».

Le Klan n'est pas seulement un mouvement populaire. Parmi ses chefs se trouvent d'anciens officiers de l'armée confédérée. En 1867, le Grand Sorcier n'est autre que le général Nathan Bedford Forrest (1821-1877), qui s'est naguère enrichi dans le commerce d'esclaves, preuve que l'organisation a, en peu de temps, acquis une grande notoriété et jouit d'un statut spécial.

Quelles que soient ses origines sociales et ses fonctions au sein du groupe, tout klaniste a pour mission de maintenir la suprématie de la race blanche dans les Etats du Sud. Tous les moyens lui sont bons pour parvenir à ses fins. Il fait bien sûr la chasse aux « nègres » eux-mêmes, mais s'en prend également à leurs « complices », tels que les fonctionnaires yankees, instituteurs en tête. Aux insultes succèdent les menaces, les brimades, les rixes, les humiliations publiques, les incendies d'écoles et de maisons, puis le meurtre, comme celui du sénateur républicain John Stephens, poignardé en plein tribunal, le 21 mai 1870.

Le Klan n'est pas seulement un défouloir pour sudistes frustrés, il influence aussi la vie politique du pays en soutenant activement le Parti démocrate, farouchement hostile, comme lui, à l'intervention des autorités fédérales dans les affaires des Etats. Grâce à son intervention musclée (le Klan traque les Noirs et les contraint à voter pour eux), les démocrates gagnent de nombreux sièges aux élections législatives.

Pour mettre un terme aux excès de ce groupement clandestin, le 20 avril 1871, le général Grant fait voter par le Congrès une loi qui interdit son existence, puis décrète la loi martiale dans neuf comtés de Caroline du Sud. C'est la première fin du Klan, dont les membres rejoignent d'autres structures extrémistes blanches.

Le second chapitre de l'histoire du Klan s'ouvre avec le livre de Thomas Dixon, L'Homme du Clan (1906), qui relance l'intérêt pour les rebelles du Sud. En 1915, le film de David Wark Griffith, tiré du roman et intitulé Naissance d'une nation, connaît un énorme retentissement : le magazine Variety estimera, en 1963, que ce film a rapporté plus de dollars qu'Autant en emporte le vent. Le réalisateur, qui prend parti pour le Klan, reçoit même l'appui du président Woodrow Wilson.

La même année, le soi-disant « colonel » William J. Simmons s'empare de ce succès pour relancer le Klan. Il ne s'agit plus seulement de combattre les Noirs mais toute immigration massive, ainsi que le catholicisme, jugé trop inféodé à Rome, et le communisme athée.

Si Simmons reprend le symbolisme du Klan original, il en transforme l'essence. Désormais, chaque membre règle une cotisation et doit prendre une police d'assurance « made in KKK ». Il doit acheter son costume de conspirateur. Tentant de rendre acceptable la nouvelle mouture d'une organisation interdite, le Grand Sorcier propose même ses services à Washington, ce qui contribue à répandre l'influence du Klan dans la population WASP (White Anglo-Saxon Protestant) des Etats du Nord, mais lui fait perdre, en même temps, sa justification historique traditionnelle.

Le KKK-bis ne prend réellement son essor qu'en 1920, avec l'entrée en scène du journaliste Edward Clarke et une riche veuve, Elizabeth Tyler. L'ancien organigramme et le rituel d'initiation sont restaurés. Le Klan multiplie parades et embrasements de croix, et rétribue ses permanents. Des périodiques sont lancés. Le Klan devient propriétaire d'immeubles et d'une université. On estime alors à 4 millions le nombre de ses membres. Son pouvoir est tel qu'on lui attribue l'élection d'une dizaine de gouverneurs et sénateurs et l'adoption d'une loi restreignant l'immigration. Woodrow Wilson en devient membre et on dit que le président Warren Harding aurait été intronisé à la Maison Blanche.

Sous l'autorité de Hiram W. Evans, qui a renvoyé Simmons, Clarke et Tyler, le Klan retombe toutefois dans le terrorisme en pourchassant de sa vindicte les Noirs et tous ceux qui soutiennent leur cause, sans égard pour leur position, hommes de loi ou pasteurs. On commence à reparler de violences physiques et de crimes sanglants. En 1925, les Klansmen de New York se scindent pour former les Chevaliers protestants indépendants d'Amérique. Ceux de l'Illinois et de l'Indiana créent le Klan indépendant d'Amérique. Et les membres de Pennsylvanie forment l'American Debating Society. Voyant le Klan affaibli, plusieurs Etats votent une loi interdisant le port d'un masque en dehors de la Toussaint et du mardi gras et obligeant la publication de la liste des membres du Klan. Dès lors, l'Empire invisible amorce son déclin.

En 1939, James Colescott, un médecin pronazi, rachète le Klan à Evans, mais en 1941, l'attaque japonaise contre Pearl Harbor fait fuir les derniers adhérents, qui préfèrent désormais combattre le « péril jaune ». Un peu plus tard, le service des Contributions directes lui réclame une lourde facture d'impayés. Le 28 avril 1944, ses administrateurs se réunissent en secret et votent la dissolution du Klan. Plusieurs semaines après, Colescott ferme son bureau « impérial » et se retire en Floride. Le Klan entame une nouvelle descente aux enfers. A son bilan, un échec cuisant : il n'a pu restaurer la primauté de la Bible dans les écoles, ni restreindre les activités de l'Eglise catholique, ni ramener le Noir à sa « docilité agraire ».

Après 1945, le KKK, discrédité, ne rencontre plus jamais le succès de ses débuts. Dans les années 1950, la loi contre la ségrégation dans les écoles publiques entraîne de nouvelles manifestations. A la provocation succède une nouvelle fois le crime. Dans les années 1960 et 1970, l'organisation perpètre des milliers de meurtres, procède à des tortures et à la destruction de biens et d'églises. Mais, à part ces soubresauts, elle continue de s'atomiser en une dizaine de structures locales, sans unité d'ensemble. La seule vision du monde qui en assure vaguement la cohérence théorique est un racisme primaire, qui fait encore la une des journaux, comme, lorsque le 7 janvier 2006, Edgar Ray Killen, ancien responsable de l'Empire invisible, est présenté devant un tribunal de Philadelphie pour le meurtre, remontant à 1964, de trois militants (deux Blancs et un Noir) des droits civiques. De même, lorsque la conférence révisionniste de Téhéran s'ouvre, en décembre 2006, la presse mentionne qu'elle accueille en son sein un homme politique américain d'extrême droite, David Duke, ex-responsable de l'organisation.

Toutefois, sans avoir tout à fait perdu son ancienne capacité de nuisance, le Klan est surtout devenu une confrérie folklorique et sectaire, n'ayant plus guère d'emprise sur la vie politique des Etats-Unis. Des années 1960 à nos jours, le nombre de ses adhérents s'élève au maximum à 10 000. Son pouvoir - d'attraction ou de répulsion - doit surtout au secret qu'il cultive, à ses rites sur lesquels plane un certain mystère et aux supposés liens indéfectibles unissant ses membres.

Depuis ses débuts, le secret est une composante essentielle de son action. Le but est d'éviter les mesures de rétorsion contre ses adhérents. La cagoule permet l'anonymat et assure une relative impunité. Pour la même raison, les candidats à l'intronisation sont sélectionnés de façon impitoyable : à l'origine, celui qui échoue est puni de sa curiosité en étant enfermé dans un tonneau que l'on envoie rouler au bas d'une colline. Quant aux titres ésotériques, aux rites et au décorum, plus ou moins empruntés à la franc-maçonnerie, ils sont à la fois une mise en condition psychologique et une récompense destinée à persuader l'impétrant qu'il fait partie de l'élite cachée de la nation. Les initiations de masse, les masques, les robes, les parades, les barbecues, les parties de campagne et l'embrasement de ses croix de minuit contribuent à égayer la vie du village américain. Ce n'est pas un hasard si le succès remporté par le Klan l'était surtout dans les petites villes.

Dans les années 1920, pour le prix modique de 10 dollars, le klansman peut devenir membre de l'Empire invisible et se croire le protecteur masqué de l'Amérique blanche. Après s'être agenouillé en prière dans une pièce de la loge ou, si possible, dehors devant une croix enflammée, entouré de ses compagnons en robe et cagoule blanches, l'aspirant chevalier prête serment. Il jure obéissance, secret et fidélité. Il promet de « couvrir » ses compagnons, excepté en cas de trahison des Etats-Unis, de viol, de meurtre et de violation du serment du Klan. Il s'engage à défendre le drapeau américain et la Constitution, les droits constitutionnels et les écoles publiques libres, la liberté d'expression et celle de la presse, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la suprématie blanche et la poursuite du bonheur. Maintenant, il entre dans l'Empire invisible, à l'échelon le plus bas de l'échelle de la fraternité.

Pour accroître son emprise sur les consciences, Simmons aura l'idée de construire une loge à quatre niveaux, ou ordres, chacun caractérisé par un rang supérieur, un prestige, des qualités et des gratifications. Il ne lui a pas été laissé assez de temps pour achever cet édifice rituel et philosophique (sa nature et sa nomenclature connaîtront de nombreuses altérations), mais les quatre niveaux de la force clanique sont les suivants : K-1, K-2, K-3 et K-4 ; c'est-à-dire : à la base, les Chevaliers (Knights) ; puis les Chevaliers du camélia (Knights Kamelia) ; ensuite, les Chevaliers de la Grande Forêt (Knights of the Great Forest) ; enfin, les Chevaliers du Mystère de Minuit (Knights of the Midnight Mystery). De la sorte, le nouveau klaniste se trouve dans une organisation pyramidale aux noms étranges, commençant presque toujours par des lettres aux sonorités mystiques en « Kl ».

En tant que membre des Chevaliers du Ku Klux Klan, il a accès à un langage codé qui permet à deux personnes de se reconnaître. Dans les tavernes de Floride ou dans les faubourgs d'Atlanta, des étrangers peuvent ainsi s'adresser à leur compagnon de table : « Connaissez-vous un M. Ayak par ici ? », Ayak signifiant : Are you a klansman ? (« Etes-vous un homme du Klan ? »). Dans les années 1920, ce code est un passeport universel pour le voyageur.

Pourtant, loin d'être l'organisation élitiste qu'il prétend, le Klan est une société profondément irrationnelle, éloignée de tout intellectualisme. Il s'agit en réalité d'attiser l'émotion au détriment de la raison et de jouer sur l'attrait du mystère, propre à la nature humaine. La plus grande force de l'Empire invisible ne réside pas dans son programme ni dans sa philosophie, quasi inexistante, mais dans son enthousiasme et sa fraternité de groupe. Le culte de l'émotionnel s'est pourtant révélé être une arme à double tranchant car, inévitablement, l'inhabituel devient un lieu commun et la ferveur émotionnelle tend à disparaître, laissant le klaniste avec ses frustrations et ses questions. Au final, s'étant rêvé comme une sorte de franc-maçonnerie blanche, le Klan s'est révélé n'être qu'une milice raciste et antifédéraliste, incapable de durer au-delà des périodes de crise.


Fondateur du Cercle zététique, qui enquête sur les mystères de la science et de l'Histoire, Paul-Eric Blanrue vient de publier un Dictionnaire de l'antisémitisme (Hugo Doc, 2007). En 2006, il a fait paraître Les Malveillantes. Enquête sur le cas Jonathan Littell (Scali) et Le Secret du Suaire. Autopsie d'une escroquerie (Pygmalion).

La symbolique

Créé le 24 décembre 1865, le KKK est dissous en 1871, après avoir fait 4 600 victimes. Il renaît en 1915, sous l'égide du révérend William Joseph Simmons : il proclame le réveil de l'Empire invisible à la lueur d'une immense croix de feu qui devient son emblème, la cagoule restant bien sûr un attribut de son folklore.

Repères

1865
Création du Ku Klux Klan.
1871
Promulgation du Ku Klux Klan Act, qui interdit l'organisation.
1915
Renaissance de l'organisation à Stone Mountain.
1944
Colescott dissout le Klan numéro deux après un redressement fiscal de 685 000 dollars.
1951
Refondation de groupes autonomes, reprise des assassinats contre des Noirs.


Des origines maçonniques ?

Des esprits curieux ont voulu reconnaître, dans la triple répétition du K de Ku Klux Klan, le terme de Kadosh affirmé trois fois, comme la formule « Saint, Saint, Saint » attribuée au Seigneur des Armées dans le rite chrétien hérité du judaïsme ; en l'occurrence, il s'agit ici d'un haut grade de chevalerie du rite maçonnique écossais, signifiant « le Saint », en hébreu. Cette hypothèse, soutenue par aucun document, est fort douteuse. D'autres ont voulu mettre en évidence le rôle du plus célèbre maçon de son temps, Albert Pike, (1808-1891, il était Souverain Grand Commandeur du rite écossais ancien et accepté, dont il a réécrit les rituels en 1859) dans la fondation de l'Empire invisible. La thèse apparaît en 1905 lorsque les éditions Neale, de New York et Washington, publient Ku Klux Klan, un ouvrage rappelant les origines, la croissance et la dislocation du mouvement. Dans l'introduction, l'historien Walter L. Fleming, explique qu'il a obtenu « ses informations sur le Ku Klux Klan par d'anciens membres de l'Ordre, par des amis et des parents », et en particulier par l'un des six fondateurs connus, le major Crowe, lui-même maçon. Il déclare que « le général Albert Pike qui était à un rang élevé dans l'ordre maçonnique, était l'officier de justice principal du Klan ». En qualité de patron de sociétés secrètes sudistes et président du barreau du Tennessee, Pike aurait été le grand stratège de la « justice » du Klan. Selon Fleming, c'est à Nashville (Tennessee) que Pike et d'autres généraux confédérés se seraient rencontrés en 1867 pour former un KKK terroriste, étendant le projet qu'ils avaient débuté, deux ans auparavant, à Pulaski. Ce qui semble confirmé par l'éditorial du 16 avril 1868, écrit par Pike dans le Daily Appeal de Memphis, dont il est propriétaire : « Nous voudrions réunir tout homme blanc du Sud qui est opposé au suffrage noir, dans un grand Ordre de la Fraternité sudiste, avec une organisation complète, active, vigoureuse dans laquelle quelques-uns exécuteraient la volonté de tous, et dont l'existence même devrait être cachée à tous sauf à ses membres. »
Toujours selon Fleming, à la place d'honneur des membres bien connus du Klan, se trouvent le général John C. Brown, maître maçon de la loge de Pulaski, et le colonel Joseph Fussell, de Columbia, grand maître des maçons du Tennessee. Pour d'autres historiens, il semblerait qu'à l'époque de la réunion de Pulaski, Pike était en Arkansas. Quoi qu'il en soit, le livre fait un tabac parmi les confédérés et lance la carrière de Fleming comme le doyen des historiens sudistes. La National Cyclopedia of American Biography présente son livre comme « un compte rendu, faisant autorité, de cette organisation ». Quant au Dictionary of American Biography, il déclare que « Fleming a examiné la guerre civile et la reconstruction dans le Sud plus à fond que quiconque. Ses travaux sont caractérisés par l'objectivité académique. »
Le livre de Suzanne Lawrence Davis, paru en 1924, et traduit en français par L'Authentique Histoire du Ku Klux Klan, 1865-1877, suit la piste ouverte par Fleming. Dans son livre The Tragic Era, Claude Bowers décrit, lui, le Klan comme une association de patriotes sudistes défendant leur façon de vivre contre les nordistes et les Noirs. Bowers, qui a servi de nombreuses années comme ambassadeur des Etats-Unis en Espagne et au Chili, décrit lui aussi Albert Pike comme l'un des fondateurs distingués du Klan.
Il convient de rappeler que, conformément à une tradition datant à ses origines, la franc-maçonnerie américaine n'admet pas les hommes de couleur. Du coup, les Noirs ont constitué une obédience, fondée à Boston en 1791 par l'un d'eux, un affranchi de la Barbade, le frère Prince Hall. Cette obédience a essaimé dans l'ensemble des Etats-Unis, ainsi qu'au Canada, à Hawaii, aux Bahamas et au Liberia mais, depuis les années 1970, ses effectifs sont en baisse : « On peut craindre qu'il ne s'agisse là d'une marque de désaffection à l'égard de l'ordre maçonnique consécutive à la ségrégation de moins en moins adéquate pratiquée par les grandes loges américaines », écrit Paul Naudon, dans Histoire générale de la franc-maçonnerie (Office du Livre, 1981, mise à jour en 1987).
Quoi qu'il en soit de Pike et des fondateurs du premier Klan, on sait aujourd'hui que de nombreux francs-maçons ont joué un rôle éminent dans l'histoire du deuxième Klan, comme Simmons, adhérant à diverses sociétés maçonniques, et Evans, titulaire du 32e degré maçonnique.

Sources Historia

Posté par Adriana Evangelizt




Publié dans Les Têtes de la Bête

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