Videos : Les monnaies locales commencent à fleurir un peu partout

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Ceci est une très bonne initiative pour abandonner l'euro qui nous ruine. Il faut soutenir cette initiative et reprendre ses billes. D'autant que cela a cours en France mais qu'aucune publicité n'est faite sur le sujet.

 

 

 
 
Vous en avez marre de l'euro ? Convertissez-vous au sol-violette
 
 
par Olivier Lagargue
Contre la crise financière, les monnaies solidaires redeviennent à la mode un peu partout en France.
 

Le sol-violette

 

► Adhésion à l'association : 15 euros.

► Coupures : 1, 5 et 10 sols.

► Les bénéfices de l'association vont à des associations de chômeurs.

► Accepté par 40 commerces.

► Fonte : il perd 2% de sa valeur s'il n'est pas échangé pendant un trimestre.

► Il est Indexé sur l'euro mais 100 sols s'achètent et se revendent 95 euros. On gagne à en acheter, pas à le revendre.

► 22 000 sont en circulation

 
 Depuis trois mois, les Toulousains peuvent payer leur baguette en monnaie solidaire, le sol-violette. Pourtant aussi vieux que l'argent lui-même, le concept de monnaie complémentaire semble retrouver écho en France et les projets fleurissent.

 

Le sol, projet national qui s'inscrit dans le projet européen Equal, veut ramener les échanges à une taille humaine et favoriser la production locale.

 

L'ambition de cet argent est d'avoir une odeur, celle de la réappropriation d'un outil qui a été confisqué par la finance.

Fi de la spéculation !

Quelques principes le définissent :

  • le social,
  • la proximité,
  • l'échange.

Il s'inscrit contre la spéculation, grand mal économique désigné en ces temps de turbulences. Une cagnotte de sols ne gagne pas à être stockée car le billet perd 2% de sa valeur s'il n'est pas passé en d'autres mains avant trois mois. Fi de la spéculation, la monnaie est un moyen d'échange !

 

Ce discours trouve aujourd'hui de nombreuses oreilles attentives. Jean-Paul Pla, conseiller municipal délégué à l'économie sociale et solidaire, est le père du projet toulousain. Il se montre lui-même surpris par le succès de son sol-violette :

 

 « On a bien plus d'adhérents que prévu. Chaque mois, une dizaine de nouvelles entreprises demandent à entrer dans le réseau. » 

 

Les chiffres ne mentent pas : en trois mois sont parties 500 cartes d'adhésion, soit le nombre prévu pour une période d'un an. 22 000 sols sont en circulation dans un réseau d'une cinquantaine d'entreprises, et au terme du trimestre fatidique, aucun sol n'a encore perdu de sa valeur faute d'être passé en de nouvelles mains. (Voir la vidéo de LCI)

 

 

 

La luciole, la mesure, l'occitan, le déodat et le sol alpin

Les expériences de monnaie complémentaire ne datent pas d'hier, depuis la théorisation de la monnaie franche par Silvio Gesell jusqu'à l'expérimentation : de nature sociale, comme en 1956 à Lignères-en-Berry, ou bien pratique, comme le WIR, toujours en circulation, ou le credito, durant la crise économique argentine. Mais le mouvement s'est subitement accéléré.





L'occitan, monnaie locale de Pezenas, dans l'Hérault.

 

L'abeille de Villeneuve-sur-Lot fait un peu figure de vétérante parmi ces nouveaux arrivés, elle a déjà un an et demi. A ses côtés ou encore en projet, la luciole d'Ardèche, la mesure du pays de Romans, l'occitan de Pezenas, le sol alpin de Grenoble (une des rares monnaies à posséder un compte Twitter) ou le déodat des Vosges.

 

La ville de Lille travaille également à son propre projet et le sol circule déjà dans un centre de loisirs. Toulouse participe à donner l'exemple, comme le montre Jean-Paul Pla :

« Beaucoup de villes sont venues me contacter : Brest, Nantes, Le Havre, Lyon, Perpignan, Barcelone… Toutes étaient très intéressées par l'expérience. »

 

L'agglomération du Grand Lyon est aussi sur les rangs. La formule a été testée trois jours cet été pendant le festival Dialogues en humanité, dont Geneviève Ancel est coordinatrice :

« Je vois dans ces monnaies l'opportunité de réinvestir dans le développement local, de retrouver une prise sur la monnaie. »

 

Donner un sens à l'argent

L'argumentaire est rodé : un euro confié à la banque disparaît sans que l'on sache exactement où. Un sol reste sur place et profite aux acteurs économiques locaux, de préférence sociaux, et personne ne spécule avec.

 

La défiance actuelle vis-à-vis des banques et de la finance explique en grande partie ce soudain développement. Françoise Lenoble, la présidente de l'association qui a mis en place l'abeille de Villeneuve, le reconnaît :

« On a le sentiment de répondre à un besoin, celui de donner un sens à la vie et à l'argent. Aujourd'hui, les gens voient les conséquences de notre économie et se disent qu'il faut changer les choses. »

 

Pour Philippe Derudder, consultant en économie alternative, la crise agit comme un électrochoc :

« Amérique latine, Japon, Canada, Allemagne… Le mouvement est mondial et existe depuis longtemps. La crise a été un catalyseur, c'était le moment. »

 

Le sol travaille sur le terrain et dans les esprits

Personne ne cherche à changer le monde avec des sols, mais le bénéfice de ces expériences est double. Il y a un résultat concret pour les associations sociales et les acteurs locaux qui bénéficient d'une certaine valorisation. Fabrice Domingo, gérant de la librairie Terra Nova, à Toulouse, l'admet même si c'est la dimension militante qui l'a décidé de s'engager :

« On a gagné en visibilité et en presse. Il y a des clients qui découvrent notre existence par notre appartenance au réseau. »

 

Le second bénéfice est surtout symbolique, à en croire Philippe Derudder. Il relève de la sensibilisation aux problématiques des circuits courts et de l'écologie. Mieux encore, de la démocratie :

« Ces monnaies solidaires sont avant tout un outil pédagogique, une élévation de la conscience.

 

Patrick Viveret, philosophe et ancien conseiller à la Cour des comptes, militant altermondialiste, est aussi à l'origine du projet sol à l'échelle nationale et partage cette analyse :

“La crise financière se double d'une crise démocratique, nous n'avons plus le contrôle. Reprendre pied sur la monnaie, c'est reprendre pied sur le bien public. Mais le sol est aussi le prototype d'une solution à l'aggravation de la crise qui se profile.”

 

Bref, le sol travaille sur le terrain, et surtout dans les esprits.

Une monnaie parfois difficile à écouler

Sol comme solution ? Encore faut-il que le système arrive à maturité. Dès le début du sol-violette, les commerçants ont vu apparaître des problèmes qui ne pourront se résoudre qu'avec un plus grand développement du réseau. Notamment, comme le souligne Fabrice Domingo, le souci de l'écoulement de sa cagnotte de monnaie complémentaire :

“On a dû revendre beaucoup de nos sols en euros car de nombreux fournisseurs ne les acceptent pas, en particulier les distributeurs de livres. Alors on se replie sur notre activité de restauration, sur les artisans comme les plombiers, sur les salaires dont une partie pourra être réglée en sols.”

 

L'abeille de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne.

 

Le libraire, qui a vu passer près de 1 000 sols dans sa caisse, ne regrette cependant pas sa perte de 5%. C'est la rançon du militantisme. A Villeneuve, selon Françoise Lenoble, après un décollage difficile, l'abeille tourne doucement avec 8 000 unités en circulation :

“C'est finalement entré dans le paysage. Certains commerçants font des remises exclusives de 15% aux porteurs de sols.”

 

Disparition naturelle ou alternative au pillage

Patrick Viveret le rappelle, jamais ces microsystèmes n'ont été pensés pour remplacer l'euro, ni comme béquille si le système venait à s'effondrer. Comment voit-il alors son avenir ?"

“Cela dépend des scénarios. Si les gouvernements mènent des politiques régulatrices à la hauteur, toutes ces monnaies disparaîtront d'elles-mêmes puisqu'elles n'auront plus d'objet.

 

A l'inverse, elles pourront devenir une alternative au pillage pour faire circuler les richesses au niveau réel.”

 

La monnaie solidaire serait en quelque sorte une réaction naturelle face aux troubles économiques qui nous agitent. Son pouls, lui aussi, fidèlement calqué sur celui des soubresauts financiers.

 

►Mise à jour le 21/8 à 18h40, précisions sur la valeur du sol dans l'encadré.

Illustrations : des billets de 5 et 10 sols-violette ; l'occitan, monnaie locale de Pezenas, dans l'Hérault ; l'abeille de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne.

Ailleurs sur le Web

Sources Rue 89 Eco 

  

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Des billets bien ancrés

 

 

La monnaie locale du Pays basque pourrait voir le jour dans un an

 

A Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, l'institutionnel euro partage une part des échanges avec les « abeilles ». Certes une infime part, mais la monnaie locale lancée par l'associatif Agir pour le vivant survit depuis un an et demi, relayée par une cinquantaine d'entreprises. Ses initiateurs ont exposé le concept en avril dernier, invités d'une conférence à Espelette par l'association Bizi !. Depuis lors, l'idée d'une monnaie locale en Pays basque avance, qui pourrait connaître une réalité d'ici un an.

 

1 Philosophie et grands principes

 

Une abeille égale un euro. Comme dans le Lot-et-Garonne, la future monnaie basque sera indexée sur l'euro. « Le but de ces monnaies est de relocaliser les échanges », résume Jean-Noël Etcheverry, dit « Txetx ». Le militant de Bizi ! insiste : « Cette monnaie sera valable localement, chez les commerçants, producteurs, services et autres entreprises du futur réseau. »

 

La philosophie des circuits courts de distribution sous-tend le concept. Avec ses vertus écologiques (moins de transports notamment) mais aussi sociales. Car produire et consommer ici, c'est étayer l'économie locale, son emploi. Et ne pas produire « là-bas », c'est souvent préserver des équilibres en d'autres régions du monde.

 

2 Des chartes de secteurs

 

Des cahiers des charges soutiendront ces objectifs de développement dura ble. Pour entrer dans le circuit du futur système monétaire, les entreprises, mais aussi associations voire administrations, devront respecter un cahier des charges. « Il ne peut pas être le même pour tous. Par exemple, on ne peut pas demander à un restaurant de ne pas travailler le dimanche. » Mais on peut lui demander de garantir une part de sa carte faite de productions locales, durables ou bio. Produits peut-être issus du futur cercle, négociés en monnaie basque par une entreprise elle-même respectueuse d'un cahier des charges…

 

Évidemment, ce cercle vertueux ne pourra accepter des franchises distributrices de productions lointaines, difficilement la grande distribution. « Il y aura des exclus, c'est certain. Un gros travail nous attend, pour mettre sur pied des chartes spécifiques et acceptables dans chaque secteur », prévient Jean-Noël Etcheverry.

 

3 Œuvre collective et mobilisatrice

 

Si Bizi ! figure à la génèse de l'histoire, l'association aux visées écologistes et sociales ne veut pas parler de « son projet ». « Nous ne sommes pas propriétaires de l'idée. Ce n'est pas un projet Bizi ! » Une réunion se prépare, le 22 septembre, pour tenter d'agréger un maximum de partenaires. Entreprises et associations locales de développement économique, d'agriculture paysanne, de commerce équitable, mais aussi associations culturelles et festives (Euskal Herria Zuzenean, par exemple), entités telles Laborantza ganbara… Toutes seront conviées.

 

Elles pèsent des milliers de personnes. Potentiel à la mesure du tissu basque impliqué dans une alternative économique et sociale, culturelle aussi, au modèle majoritaire. « D'ailleurs, les gens de Villeneuve sont très curieux de voir ce qu'une monnaie locale peut donner chez nous. Il y a le terreau pour une expérience à une échelle importante. »

 

Le succès de l'expérience passera par le nombre et la conscience réciproque des avantages du projet. Les clients potentiels désireux de payer en billets bien ancrés dans le territoire auront des garanties sur l'origine et les conditions de production de leurs achats.

 

Les professionnels face à eux bénéficieront de ce que l'on peut qualifier de « niche » commerciale. Avec en plus la jouissance d'une forme de label éthique et de qualité, qui ne dit pas son nom.

 

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L'identité comme valeur ajoutée

La réalité culturelle et identitaire basque peut s'avérer importante dans la réussite de la future monnaie locale. C'est certainement la force supplémentaire de l'initiative d'ici, au regard des autres tentatives conduites France. Cette dimension culturelle entrera concrètement dans les différents cahiers des charges des acteurs du réseau. Jean-Noël Etcheverry, de Bizi ! décrit le « critère euskara ». Pour reprendre l'illustration d'un restaurateur, celui-ci pourrait, par exemple, s'engager à présenter une carte bilingue. Les initiateurs du projet se donnent « un an, plus s'il le faut », pour établir les nouveaux billets.

 

Ils visent le Pays basque français mais ne s'interdisent pas, en cas de réussite, d'étendre la monnaie alternative au Pays basque espagnol. « Cela peut-être une manière de construire le Pays basque auquel nous aspirons. Sur un modèle social et économique respectueux. Une construction hors du champ politique », glisse le militant. Hors des considérations politiques traditionnelles sur la question, en tout cas.

 

Sources Sud-Ouest

 

Posté par Adriana Evangelizt

 





Publié dans REVOLUTION DES PEUPLES

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